Après des mois d’attente pour cause d’affluence record (pas de place !), j’ai enfin pu visiter l’exposition que le Palais Galliera a consacrée à Frida Kahlo. Cette artiste a beau être une icône, je ne savais quasiment rien d’elle en y allant, si ce n’est qu’elle était mexicaine et appartenait au mouvement surréaliste. Cette expo était l’occasion de découvrir la femme, plus que l’artiste, et dans ce contexte, son style iconique (car rappelons, Galliera est avant tout le musée de la mode).

– 🌺 Frida, au-delà des apparences 🌺 –
Si elle fait partie des artistes les plus influentes que le XXème siècle ait connu, ce n’est pas par hasard, et c’est un peu ce que le Palais Galliera a voulu montrer au travers cette exposition très biographique, en collaboration avec le Museo Frida Kahlo. La première partie de l’expo est effectivement centrée sur Frida, la femme. On retrace toute sa vie de sa naissance à son décès, et les nombreuses péripéties qui ont rythmé son parcours. Née en 1907, à l’aube de la révolution mexicaine, elle est déjà bercée par les arts car son père était photographe et l’a énormément prise en photo.





Dans sa jeunesse, Frida commence déjà à jouer de malchance en contractant la polio. Plus tard, alors qu’elle avait 18 ans, elle est victime d’un accident de la route extrêmement violent qui la suivra toute sa vie au travers de nombreuses séquelles. Elève brillante, elle dit adieu à son rêve d’être médecin, mais développe sa fibre artistique. C’est dans ce milieu qu’elle fera la connaissance de Diego Rivera, artiste muraliste de 21 ans son aîné, qu’elle épousera en 1929.
Par la suite, on en apprend davantage sur l’évolution de son art, ses influences, les rencontres qui l’ont marquée (en bien comme en mal : André Breton prend très très cher). Ses voyages, également, entrecoupés de nombreuses interventions médicales lourdes, notamment au niveau de sa colonne vertébrale. On découvre aussi l’influence croissante de ses racines mexicaines, et l’importance que la « mexicanité » (mexicanidad) va prendre dans la construction de son identité, et la façon dont elle se présente et se représente.
La deuxième partie de l’expo met en valeur plus de 200 objets provenant de la Casa Azul, la maison d’enfance de Frida Kahlo : vêtements, accessoires, cosmétiques, prothèses, médicaments, mais aussi des correspondances. Cette collection d’effets très personnels a été mise sous scellés par Diego Rivera au décès de Frida, à sa demande, en 1954, et « révélée » en 2004, cinquante ans plus tard. L’expo décrypte les nombreuses influences qui ont fait le style de l’artiste, comme par exemple les robes traditionnelles Tehuana, les broderies qui mettent en scène le folklore mexicain, ou encore des bijoux précolombiens qu’elle collectionnait.













La façon dont Frida Kahlo s’habillait et s’apprêtait avait aussi pour but de masquer, déguiser son handicap, mais toujours de manière artistique. On peut voir dans les vitrines certains des corsets et prothèses qu’elle avait customisés, par exemple. D’autres vitrines exposent son maquillage et divers produits de beauté, ainsi que des médicaments qui témoignent d’un quotidien pesant.


On peut admirer les magnifiques clichés, malgré tout souriants, réalisés par Nikolas Muray, son ami et amant, tout au long du parcours.



– ✨ Mon avis ✨ –
Je ne savais pas trop quoi attendre de cette expo, et au final je l’ai trouvée très bien ! Très documentée, sans concessions. J’ai beaucoup apprécié l’articulation des différentes sections, avec une véritable attention à sa vie pour contextualiser les pièces exposées dans les salles de la deuxième partie. Je ne savais que très peu de choses de Frida Kahlo, et je creignais un peu qu’on tombe dans le voyeurisme et le pathos, mais ce n’est pas le cas. On retient une personnalité d’une grande force et résilience, sûre d’elle même et c’est rafraîchissant, d’une certaine manière. Je ne suis pas très fan de l’art de Frida Kahlo, mais je peux cependant dire que sa personnalité et sa vie mouvementée ont piqué ma curiosité. Sans forcément être alignée avec ses idées, je trouve que c’est une personnalité intéressante, et l’exposition de Galliera a su le mettre en exergue.
La multitude d’objets personnels et de tenues presque mythiques viennent compléter ce portrait coloré de Frida Kahlo. Je recommande sans hésiter !
Est-ce que vous l’avez vue ? Vous en avez pensé quoi ? 🤓
- Frida Kahlo, Au–delà des apparences, sur le site du Palais Galliera, jusqu’au 5 mars 2023
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